En Belgique, l’élevage bovin structure l’économie rurale et façonne les paysages.
Un pilier de l’économie rurale
En Belgique, l’élevage bovin structure l’économie rurale et façonne les paysages. Entre prairies permanentes, savoir-faire ancré et exportations vers les pays voisins, la filière traverse de profondes mutations tout en préservant son rôle social et territorial. En Wallonie, plus de la moitié des exploitations détiennent des bovins : environ 7 300 fermes, dont 6 830 comptent plus de dix têtes1. Des plateaux de l’Ardenne à la Famenne, près de 48 % de la surface agricole utile est constituée de prairies, un usage du sol cohérent avec l’élevage à l’herbe et l’abreuvement naturel. La filière des vaches viandeuses représente une main-d’œuvre importante, avec quelque 12 000 emplois répartis entre l’élevage et la transformation 2. En Flandre, l’élevage est plus dense et plus mixte, avec une proportion plus élevée de vaches laitières. Environ la moitié de la viande bovine produite en Belgique est exportée 3, principalement vers la France, les Pays-Bas et l’Allemagne, ce qui renforce les exigences en matière de qualité, de traçabilité et de conformité aux standards européens.
Le “Croissant bleu” : un atout naturel déterminant
À l’échelle européenne, la disponibilité en eau redessine les équilibres. Le “Croissant bleu” regroupe des zones tempérées et humides, de la Galice à la Bavière en passant par la Belgique, où l’herbe pousse naturellement et où l’abreuvement des animaux ne dépend pas d’une irrigation intensive. Cet atout naturel confère à l’élevage bovin belge une responsabilité particulière : développer des systèmes performants, sobres en ressources et respectueux des équilibres écologiques, tout en maintenant l’emploi et les services en milieu rural.

Consommation et évolution du cheptel : une transformation progressive
La consommation moyenne de viande en Belgique atteint environ 63 kg par habitant et par an (équivalent carcasse), dont près de 10 kg de viande bovine. Depuis vingt ans, le cheptel a diminué d’environ 30 % 4 et le nombre d’éleveurs wallons d’environ 60 %, ce qui s’est traduit par une restructuration des exploitations et une augmentation de leur taille moyenne. Ces évolutions ont contribué à améliorer certains indicateurs environnementaux, tout en soulevant des questions concernant le maintien des prairies permanentes, la relève des exploitations et l’attractivité du métier.
Structurer la transition et anticiper l’avenir
Pour accompagner ces transformations, plusieurs dispositifs de gouvernance sectorielle soutiennent la transition. Entre autres, Belbeef qui fédère une large majorité d’éleveurs autour d’un cahier des charges intégrant traçabilité, bien-être animal et réduction des antibiotiques. Son Observatoire de la durabilité suit 45 indicateurs couvrant l’écologie, l’eau, l’énergie, la santé animale ou encore la biodiversité, offrant un outil de transparence et d’amélioration continue. Il y a aussi, le projet PROBOV, à l’horizon 2040, explore quatre scénarios contrastés – industrialisation, spécialisations, diversité de modèles ou revalorisation sociale de l’élevage – afin d’éclairer les choix publics et privés.
Découvrez nos outils et retours d’expérience pour renforcer l’ancrage territorial et social de la filière bovine en Belgique.
1 État de l’agriculture wallonne – Cheptel bovin – https://etat-agriculture.wallonie.be/contents/indicatorsheets/EAW-A_II_c_1.eew-sheet.html?thematic=6e07241b-41c6-46e5-b5ef-4e11d65b1b7a
2 Plan de développement stratégique de la viande bovine (Collège des producteurs, 2023)
3 Chiffres issus du Belgian Meat Office – www.flandersmeat.com/fr/product/viande-bovine
4 Chiffres issus de l’État de l’Agriculture Wallonne, entre les années 1990 et 2023.



