L’Union européenne s’est engagée à réduire d’au moins 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050.

L’Union européenne s’est engagée à réduire d’au moins 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050 1. Que signifient concrètement ces objectifs pour l’élevage bovin en Belgique ? Voici les grandes priorités, les leviers d’action et leur traduction sur le terrain.

Un cap climatique ambitieux pour l’ensemble du secteur

Inscrits dans la Loi européenne sur le climat du 24 juin 2021, les objectifs sont juridiquement contraignants : –55 % d’émissions en 2030 (par rapport à 1990) et neutralité carbone en 2050. Pour la filière bovine, cela suppose notamment :

  • une réduction des émissions de méthane issues de la digestion des ruminants et du protoxyde d’azote lié aux effluents ;
  • une amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et des transports ;
  • un renforcement du stockage de carbone dans les solsprairieshaies et forêts.

Ces priorités guident désormais les choix techniques, économiques et d’investissement de toute la chaîne, de l’élevage à la distribution.

Pacte vert nouvelle orientation européenne filière bovine Belgique

De la Ferme à la Table : faire évoluer les pratiques

La stratégie « De la Ferme à la Table » (Farm to Fork) fixe des objectifs opérationnels pour 2030 : réduire fortement l’usage des pesticides, des antibiotiques et des engrais chimiques, développer le bio et les circuits courts, lutter contre le gaspillage et renforcer le bien-être animal. Dans les élevages bovins, cela se traduit par :

  • des plans de fertilisation plus précis et une gestion optimisée des effluents ;
  • une alimentation privilégiant l’herbe et les coproduits non consommables par l’homme ;
  • une traçabilité renforcée jusqu’au consommateur.

L’enjeu est d’allier performance zootechnique, santé animale et attentes sociétales.

Innover et financer : les conditions de la réussite

Atteindre ces trajectoires nécessite d’innover :

  • en alimentation animale (rations optimisées, valorisation des coproduits),
  • en génétique (efficience, santé),
  • en gestion des sols (matière organiquecouvert permanent),
  • et en énergie (sobriétérenouvelables).

Mais la transition doit rester économiquement soutenable. Les aides à l’investissement, les mesures agro-environnementales et climatiques, l’accompagnement technique et la formation continue sont essentiels pour sécuriser ce changement. L’enjeu : cibler les actions à fort impact tout en préservant la viabilité des exploitations.

 

Adapter les objectifs européens au contexte belge

Si l’UE fixe la direction, la mise en œuvre en Belgique repose sur un partage des compétences :

  • le fédéral coordonne les grandes orientations climat-environnement ;
  • les Régions (Wallonie, Bruxelles, Flandre) déclinent les politiques agricoles via la PAC, chacune avec ses priorités : incitants agro-environnementaux et soutien aux fermes familiales en Wallonie ; innovation technologique et efficacité en Flandre ; compétences environnementales à Bruxelles.

Concrètement, cela se traduit par des primes à la réduction d’intrants, des aides à l’équipement pour limiter les émissions, des soutiens à l’agroécologie et des outils de diagnostic pour suivre les progrès.

 

Casser les idées reçues et valoriser les atouts européens

Si le bœuf est souvent pointé pour ses émissions, l’élevage européen présente plusieurs atouts : traçabilité élevée, sécurité alimentaire, standards de bien-être animal et fort ancrage territorial. En Belgique, les élevages valorisent surtout l’herbe et des coproduits non consommables par l’homme, tout en entretenant des prairies qui agissent comme puits de carbone. La transition vise à réduire les émissions là où elles sont les plus fortes (méthane entérique, effluentsénergie) tout en préservant ces services écosystémiques.

Passer de l’intention à l’action

Pour transformer les objectifs du Pacte vert en résultats tangibles, plusieurs étapes-clés s’imposent :

  • mesurer pour décider : établir un diagnostic global (carboneénergieazoteeaubiodiversité) et un point de référence.
  • prioriser : agir d’abord sur l’alimentation, les effluents, les prairies, la sobriété énergétique et les renouvelables.
  • planifier et financer : séquencer les investissements, mobiliser les aides régionales et PAC, suivre les indicateurs.
  • valoriser : communiquer les résultats aux partenaires et aux consommateurs pour renforcer la confiance.

Découvrez nos outils et accompagnements pour passer dès maintenant du Pacte vert à des progrès mesurables.

Mention Campagne cofinancée par l’Union européenne.

1 Plus d’informations sur le Green Deal : https://commission.europa.eu/strategy-and-policy/priorities-2019-2024/european-green-deal_fr

Share on...