L’élevage bovin émet du méthane, mais il joue aussi un rôle central dans l’équilibre des agroécosystèmes

L’élevage bovin émet du méthane, mais il joue aussi un rôle central dans l’équilibre des agroécosystèmes. En Belgique, la transition environnementale combine baisse des émissionsprairies vivantes et outils d’aide à la décision, grâce à des innovations alimentaires, à la sélection génétique et à des diagnostics précis à la ferme.

Les prairies et les bovins au service de l’écosystème

Les prairies permanentes couvrent près de la moitié de la SAU wallonne. Elles stockent du carbone, limitent l’érosion, filtrent l’eau et offrent un habitat à de nombreuses espèces. Les bovins, en valorisant majoritairement l’herbe et des coproduits non comestibles par l’homme, bouclent le cycle des nutriments et produisent des protéines utiles pour l’alimentation humaine.

Réduire le méthane entérique sans compromettre la rentabilité est possible : l’intégration de graines de colza ou de lin extrudées dans les rations de finition peut diminuer les émissions de 21 à 30 %, sans surcoût, tout en améliorant le profil en oméga 3 des produits. L’alimentation devient ainsi un levier à la fois climatique et économique.

Réduire les émissions, valoriser les prairies : trajectoire environnementale de l’élevage bovin belge

Innovations génétiques et diagnostics à la ferme

Au-delà de l’alimentation, la génétique identifie les animaux les plus efficients. Grâce à la spectroscopie infrarouge proche (NIR) des déjections, il est possible d’estimer les émissions de méthane directement à la ferme. Le projet Blanc Bleu Vert combine alimentation et génétique pour réduire l’empreinte globale des systèmes tout en préservant la compétitivité. Des travaux explorent également le croisement avec des troupeaux laitiers pour produire localement des taurillons à base d’herbe.

Pour agir de manière ciblée, des outils comme DECIDE 1 (CRA-W) et PYRAMIDE 2 (Natagriwal) permettent d’évaluer le cycle de vie complet des exploitations, la biodiversité et la structure paysagère. Présentés sous forme de graphiques pédagogiques, ils aident les éleveurs à planifier un plan d’actions priorisé et à suivre leurs progrès.

Du diagnostic aux pratiques concrètes

Les trajectoires observées montrent que l’autonomie fourragère, le pâturage maîtrisé et des rations simples à base d’herbe améliorent l’efficience. La conversion au bio, lorsqu’elle est possible, renforce la cohérence agroécologique : réduction des intrants, entretien des haiesfauches tardives et biodiversité accrue.

À l’échelle sectorielle, des indicateurs concrets montrent les progrès réalisés : fixation de carbone dans les sols, recours à des sources d’eau alternatives, entretien des prairies naturellesproduction d’énergie renouvelable et valorisation des coproduits. Ces pratiques permettent de réduire les émissions tout en renforçant la fertilité et la biodiversité des prairies.

Tester un diagnostic DECIDE/PYRAMIDE et mettre en place un plan d’actions priorisé est donc la clé pour passer de la théorie à des résultats mesurables sur le terrain.

Mention Campagne cofinancée par l’Union européenne.

1 https://www.decide.cra.wallonie.be/fr
2  https://www.bd.natagriwal.be/pyramide

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